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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...

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THE OUTRUN

Nora FINGSCHEIDT - GB 2024 1h58 VOSTF - avec Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Saskia Reeves, Stephen Dillane... Scénario de Nora Fingscheidt et Amy Liprot, d’après son récit autobiographique.

Du 02/10/24 au 15/10/24

THE OUTRUNLa bourrasque fait trembler la maison. La verdure et la rocaille sont trempées par la bruine. Les vagues heurtent violemment les falaises et se brisent, offrant un spectacle grandiose…
Rona (magnifique Saoirse Ronan, également productrice du film), a tout juste 29 ans, au chômage avec un master de biologie en poche. Elle est de retour aux Orcades où elle a grandi, ces petites îles au large de l’Écosse où vivent toujours ses parents. Besoin impérieux de quitter Londres où elle a passé une dizaine d’années. Besoin d’échapper à une vie trop dissolue, devenue soumise aux dépendances qui ont pris le contrôle. Besoin de retrouver ses racines, de se sentir à l’abri ou surveillée pour éviter de replonger. À Londres, Rona avait demandé à ce qu’on l’enferme, consciente des limites qu’elle avait dépassées, de la violence devenue omniprésente et dangereuse pour elle comme pour son entourage.
Elle a pourtant, à de multiples reprises, promis à son amoureux qu’elle arrêterait… mais l’envie de boire vient de nulle part. On croit qu’on va bien et d’un seul coup on doit boire un verre. Et c’est plus fort que soi, que toutes les promesses qu’on a pu faire. Même le regard éploré de l’autre n’y suffit pas. On ressent pourtant la lassitude de la personne en face, qui voit bien que rien ne change, mais qui reste malgré tout, qui vous laisse même plusieurs chances mais finit par quitter le navire parce que la cause est perdue et que, pour éviter de se noyer à son tour, mieux vaut fuir…
Alors, venir aider son père à la ferme (en proie lui aussi à ses propres démons), pour s’occuper du moins le corps si ce n’est l’esprit, et passer du temps avec sa mère, fervente croyante, semble à Rona la bonne (la seule) chose à faire. Mais quand on a honte de soi-même, que l’on n’arrive pas à accepter son passé, est-ce aussi simple que cela ? Même en fuyant le plus loin possible, la détresse et la souffrance sont toujours là. La dépendance aussi. Lorsqu’on se sent aussi seule que Rona, sans aucun projet d’avenir, tout semble sans espoir. Peut-être faudra-t-il s’isoler encore plus, juste face à son propre reflet pour enfin parvenir à affronter les fantômes de son passé et aller de l’avant…

The Outrun nous plonge dans un univers de sensations, de poésie, de folklore écossais, de paysages époustouflants. La narration et le montage sont superbes. Dans la première moitié du film, trois strates sont connectées de manière très vivante, à travers des sauts dans le temps : Rona est littéralement partout à la fois. Il faut être attentif à la couleur de ses cheveux, ingénieuse idée indicatrice de temporalité. Au milieu de ce chaos, ses souvenirs percent et prennent le dessus. Déchirée entre son passé trouble et son manque de connexion avec le présent, elle ne parvient pas à se concentrer. Mais progressivement elle trouve le calme, et la narration du film se fait plus douce, toujours au rythme de la vie que mène Rona qui recouvre concentration et tranquillité. Et nous avec elle.
C’est assez magistral, une expérience très organique et sensorielle. Saoirse Ronan nous emmène dans ce voyage qui bascule entre désespoir et espoir. Nous passons avec elle par toutes les émotions possibles et, quoi qu’elle fasse, nous nous battons à ses côtés. Nous voulons nous dépasser avec elle, remonter à la surface avec elle et nous nous demandons, comme son personnage, si tout cela devient plus facile au bout du chemin. Oui ça le devient, seulement ça n’est jamais vraiment facile. C’est juste moins difficile et c’est déjà beaucoup.