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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117 Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...
Également au programme - CHANTONS SOUS LA PLUIE - GERRY - LA RÈGLE DU JEU - LE CORBEAU - MEMORIES - MONSIEUR KLEIN - RASHOMON - SALÒ ou les 120 journées de Sodome - THE TRUMAN SHOW - UN JOUR SANS FIN
Écrit et réalisé par Jean EUSTACHE - France 1973 3h40mn - avec Bernadette Lafont, Françoise Lebrun, Jean-Pierre Léaud, Isabelle Weintgarten, Jacques Renard, Jean-Noël Picq, Jean Douchet, Jean Eustache... Festival de Cannes 1973 : Grand Prix spécial du jury et Prix de la Critique internationale. Directeur de la photographie : Pierre Lhomme - VERSION RESTAURÉE.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Depuis près d’un demi-siècle, La Maman et la putain hante le cinéma, faisant figure de totem pour les cinéphiles et les cinéastes – français mais pas seulement. Le culte qu’il génère auprès de celles et ceux qui font le cinéma aujourd’hui est international, la liste de ses fans, génération après génération, donne le tournis : elle va de Wim Wenders à Michael Haneke, de Jane Campion à Claire Denis, de Jim Jarmusch à Jacques Audiard, de John Waters à Gaspar Noé, à Noah Baumbach, à Cédric Klapisch, à Guillermo Del Toro…
49 ans après le scandale suscité lors de sa présentation à Cannes en mai 1973 (ce fut une sacrée édition, quand on sait que c’était également l’année de La Grande bouffe !), 40 ans après la disparition de son réalisateur (Jean Eustache s’est suicidé en novembre 1981), La Maman et la putain n’en finit pas de nous « parler ». Il était pourtant devenu rare depuis sa sortie – voire même quasiment invisible, en tout cas dans de bonnes conditions – jamais encore restauré. Il n’en a pas moins continué de symboliser quelque chose comme un absolu du cinéma d’auteur, du cinéma de chambre, du cinéma de la rencontre. Quel que soit l’endroit par lequel on le prenne, il subjugue : sa durée est hors-norme, son noir et blanc a quelque chose d’originel et de fantomatique. Le jeu des comédiens (centré pour l’essentiel autour du trio Lafont, Léau, Lebrun) est anticonformiste dans sa façon de refuser le naturalisme sans pour autant se refuser au sentiment. Sa mise en scène épurée, tout entière dans la retenue, retrouve l’assurance magnétique des classiques, ces « fondamentaux » qu’Eustache admirait plus que tout : Renoir, Lubitsch, Guitry, Pagnol, Mizoguchi, Lang, Dreyer,
Murnau… Dans une totale économie de moyens, la mise en scène de Jean Eustache, par un découpage rigoureux, se mettait toute entière à la disposition d’un « texte de feu », selon les mots de Bernadette Lafont.
Ses interrogations sur le couple, sur la liberté d’aimer sans entrave et sur l’inassumable possession amoureuse, ses mots pris dans la fièvre du discours amoureux, son lyrisme, passant du sublime au ridicule en repassant par le sublime, ont décrit, comme aucun film, l’intime tel qu’il se dit et s’écrit entre des amants tout au long d’une nuit, ou deux, ou cent. En cela, 50 années ne l’ont pas fait vieillir : tout au contraire, La Maman et la putain est le film de ceux qui se posent la question d’avoir à réinventer l’amour.
Eustache tourne La Maman et la putain à Paris, entre Montparnasse et Saint-Germain des Prés, en sept semaines, de début juin à fin juillet 1972, exigeant de ses acteurs qu’ils respectent son texte à la lettre. Il ne pouvait en être autrement pour lui : avant d’en revenir à ses souvenirs d’enfance (Mes petites amoureuses, qui devait être son premier long métrage mais qu’il tourna un an plus tard), il lui fallait écrire, faire jouer, donc entendre et voir, le désordre actuel de sa vie amoureuse pour commencer à la comprendre. La première puissance du film, c’est son caractère écorché, à vif, une histoire éperdue d’amour que seul le cinéma pouvait, éventuellement, consoler.
(Sonia Buchman)