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LES FANTÔMES

Jonathan MILLET - France 2024 1h45mn - avec Adam Bessa, Tawfeek Barhom, Julia Franz Richter... Scénario de Jonathan Millet et Florence Rochat.

Du 17/07/24 au 30/07/24

LES FANTÔMESIls sont parmi nous, on ne les voit pas. Ils ne sont pas morts, mais c’est tout comme – ils ont été tellement malmenés par les aléas de l’existence qu’ils portent ce qu’il leur reste de vie comme un fardeau. D’où qu’ils soient rescapés, arrivés à destination ou en transit après des milliers de kilomètres de fuite désespérée et d’errances, ils hantent les rues, les foyers et – tant qu’à se résigner à ne pas mourir –, se dévouent corps et âme à identifier, au sein des communautés dispersées d’exilés, les quelques responsables identifiables de leurs malheurs : leurs bourreaux, leurs tortionnaires. Syrien, Hamid a miraculeusement survécu à ceux du régime de Bachar Al-Assad. Laissé pour mort dans le désert, les chemins de l’exil et de la clandestinité l’ont mené sain et sauf en Europe, d’abord en Allemagne puis jusqu’à Strasbourg. De sa vie d’avant, bourgeoise, banale, on n’apprendra, par bribes, que peu de choses. Suffisamment pour comprendre que la guerre, la répression, l’ont dévastée – et qu’il ne lui en reste, comme de sa famille, que des ruines et des deuils impossibles à faire. De squats en foyer d’étudiants étrangers, d’associations d’aide aux réfugiés en structures universitaires d’accompagnement aux demandeurs d’asile, Hamid écume la frontière franco-allemande à la recherche d’un compatriote : un certain Harfaz, qu’il n’a jamais clairement vu, dont il ne possède qu’un vague signalement et une photo floue. Lointain cousin, ami ou voisin perdu de vue… il adapte selon ses interlocuteurs le motif d’une quête à géométrie variable – mais se fie moins aux informations parcellaires recueillies qu’à son intuition pour affiner le périmètre de ses recherches. Harfaz, en Syrie, était geôlier à Saidnaya, la prison militaire où Hamid a longuement été détenu et, les yeux bandés, atrocement torturé. Comme nombre de criminels de guerre, Harfaz s’est exilé et habilement infiltré dans le flot des réfugiés politiques pour démarrer une nouvelle vie, loin du théâtre de ses crimes. Or, au bout de son enquête, fort d’un faisceau d’indices concordants et d’une intime conviction qui le submerge, Hamid est convaincu d’avoir retrouvé Harfaz, quasi-certain de l’avoir reconnu dans ce petit chercheur en chimie studieux et effacé. Quasi mais pas complètement…

Sec, fiévreux, le film d’espionnage d’un genre pas banal de Jonathan Millet, tout en sensations et en tension, perclus de doutes et d’une absence invraisemblable de spectaculaire, vous happe dès les premiers instants. On ne lâche pas Hamid d’un pas à partir de son arrivée en France. L’espionnage clandestin décrit ici, le réalisme cru de la traque insensée des criminels menée sans autres moyens que la ténacité, la détermination farouche des « agents secrets » accrochés à leurs basques ; le fonctionnement artisanal, bricolé, des « cellules secrètes » autogérées qui enrôlent ces fantômes pour les mettre sur la piste d’autres fantômes ; les questionnements soulevés par ces « espions », humains, éthiques, moraux sur la justice et les méthodes à employer au bout du bout (faut-il la rendre ou se faire justice ?)… renvoient les James Bond, Ethan Hunt et autres Jason Bourne au rayon jouet vaguement ridicule des (à peine) aimables divertissements pyrotechniques de salon. Car Hamid n’est pas seul, c’est tout un réseau d’activistes de l’ombre qui peu à peu se fait jour, constitué pour forcer les limites de la justice internationale. L’héroïsme, le vrai, se révèle dans la douleur et le doute, comme il plonge ses racines dans l’indicible et l’inavouable. Récit d’une traque de longue haleine, menée par des individus ordinaires que les circonstances ont transformés en chasseurs, Les Fantômes est une plongée haletante dans les replis sombres et torturés de l’âme humaine – en même temps que la mise en lumière solidement documentée d’une réalité saisissante.