METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !
LA GAZETTE UTOPIA 329 DU 21 AOÛT AU 1ER OCTOBRE 2024
... Lire LA GAZETTE UTOPIA 329 DU 21 AOÛT AU 1ER OCTOBRE 2024...
FERMETURE ESTIVALE
... Lire FERMETURE ESTIVALE...
LA GAZETTE UTOPIA 328 DU 19 JUIN AU 30 JUILLET 2024
... Lire LA GAZETTE UTOPIA 328 DU 19 JUIN AU 30 JUILLET 2024...
LA GAZETTE UTOPIA 327 DU 15 MAI AU 18 JUIN 2024
... Lire LA GAZETTE UTOPIA 327 DU 15 MAI AU 18 JUIN 2024...
Également au programme - TIREZ SUR LE PIANISTE
François Truffaut - France 1981 1h46mn - avec Gérard Depardieu, Fanny Ardant, Henri Garcin...
Du 10/10/24 au 04/11/24
La Femme d’à côté s’inscrit dans la filmographie de Truffaut juste après Le Dernier Métro et avant son ultime film, Vivement Dimanche. Entre ces deux œuvres charnières, le cinéaste réunit ici, leur deux vedettes respectives.
Gerard Depardieu, Alias Bernard Coudrey navigue aussi bien dans son milieu bourgeois grenoblois, que sur ses supertankers miniatures (il est prof de bateau…). Il aime sa femme et élève son enfant dans une belle bâtisse en campagne. Rien à l’entour ne semble pouvoir nuire à leur bonheur. Pourtant dans la maison vide d’à côté va venir s’installer la femme de tous les dangers, la Femme d’à côté ! Fanny Ardant, Mathilde, va faire son apparition au bras de son flegmatique époux, l’albionnesque Phillipe Bauchard. Immédiatement, dans un simple échange de regards, alors que tout concoure aux présentations futiles qu’impose leur rang social, Truffaut exhume la poisseuse profondeur de cette rencontre. Mathilde et Bernard ne se rencontrent pas, mais dans l’espace ténu de ce champ-contrechamp, la mise en scène nous convie aux retrouvailles de deux anciens amants.
Et comme les corps ont de la mémoire, Mathilde et Bernard ne vont pas tarder à se souvenir, la passion va renaître (tel le phœnix nous précise le poète…), leur relation s’installer dans une relation adultère. D’abord dissimulée entre les murs jaunis de la chambre exiguë d’un hôtel crasseux, puis révélée à tous, au cour d’une réception mondaine… Condamnés, les deux protagonistes vont tour à tour chavirer, basculer dans une démence passionnée qui va nourrir le drame en train de se nouer.
On assiste sans bouger (c’est mieux…) à la longue régression qu’imprime cet impossible amour. Depuis la saine société bourgeoise qui gravite autour des balles jaunes qu’on s’échange sur les terrains du club de tennis, jusque dans l’ambulance qui roule à tombeau ouvert sur les routes sinueuses, on nous conte l’histoire d’une chute.
Truffaut réalise sans doute ici une de ses œuvres les plus hitchcockiennes. En place et acte d’un drame sentimental codifié, il s’insinue au plus près des mœurs d’une société bourgeoise qu’il peint en crise, saturée de morale et dépassée par ses propres frustrations. C’est bien la passion qui déchire les corps qui les arrache à leur rang social, de l’artifice vers l’animal.
La direction des comédiens souligne méticuleusement la critique sociale du cinéaste : il n’y a qu’à voir la maladresse de Depardieu (qui jouait déjà faux mais avec une telle précision !), ça frise parfois le cabotinage…
Car c’est bien de cela dont il est question : des Cabots pas des dieux…