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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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THE OUTRUN

Nora FINGSCHEIDT - GB 2024 1h58mn VOSTF - avec Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Saskia Reeves, Stephen Dillane... Scénario de Nora Fingscheidt et Amy Liprot, d’après son récit autobiographique.

Du 23/10/24 au 05/11/24 à Toulouse (Borderouge) - Du 02/10/24 au 29/10/24 à Tournefeuille

THE OUTRUNLa bourrasque fait trembler la maison. La verdure et la rocaille sont trempées par la bruine. Les vagues heurtent violemment les falaises et se brisent, offrant un spectacle grandiose…
Rona (magnifique Saoirse Ronan, également productrice du film), a tout juste 29 ans, au chômage avec un master de biologie en poche. Elle est de retour aux Orcades où elle a grandi, ces petites îles au large de l’Écosse où vivent toujours ses parents. Besoin impérieux de quitter Londres où elle a passé une dizaine d’années. Besoin d’échapper à une vie trop dissolue, devenue soumise aux dépendances qui ont pris le contrôle. Besoin de retrouver ses racines, de se sentir à l’abri ou surveillée pour éviter de replonger. À Londres, Rona avait demandé à ce qu’on l’enferme, consciente des limites qu’elle avait dépassées, de la violence devenue omniprésente et dangereuse pour elle comme pour son entourage.
Elle a pourtant, à de multiples reprises, promis à son amoureux qu’elle arrêterait… mais l’envie de boire vient de nulle part. On croit qu’on va bien et d’un seul coup on doit boire un verre. Et c’est plus fort que soi, que toutes les promesses qu’on a pu faire. Même le regard éploré de l’autre n’y suffit pas. On ressent pourtant la lassitude de la personne en face, qui voit bien que rien ne change, mais qui reste malgré tout, qui vous laisse même plusieurs chances mais finit par quitter le navire parce que la cause est perdue et que, pour éviter de se noyer à son tour, mieux vaut fuir…
Alors, venir aider son père à la ferme (en proie lui aussi à ses propres démons), pour s’occuper du moins le corps si ce n’est l’esprit, et passer du temps avec sa mère, fervente croyante, semble à Rona la bonne (la seule) chose à faire. Mais quand on a honte de soi-même, que l’on arrive pas à accepter son passé, est-ce aussi simple que cela ? Même en fuyant le plus loin possible, la détresse et la souffrance sont toujours là. La dépendance aussi. Lorsqu’on se sent aussi seule que Rona, sans aucun projet d’avenir, tout semble sans espoir. Peut-être faudra-t-il s’isoler encore plus, juste face à son propre reflet pour enfin parvenir à affronter les fantômes de son passé et aller de l’avant…

The Outrun nous plonge dans un univers de sensations, de poésie, de folklore écossais, de paysages époustouflants. La narration et le montage sont superbes. Dans la première moitié du film, trois strates sont connectées de manière très vivante, à travers des sauts dans le temps : Rona est littéralement partout à la fois. Il faut être attentif à la couleur de ses cheveux, ingénieuse idée indicatrice de temporalité. Au milieu de ce chaos, ses souvenirs percent et prennent le dessus. Déchirée entre son passé trouble et son manque de connexion avec le présent, elle ne parvient pas à se concentrer. Mais progressivement elle trouve le calme, et la narration du film se fait plus douce, toujours au rythme de la vie que mène Rona qui recouvre concentration et tranquillité. Et nous avec elle.
C’est assez magistral, une expérience très organique et sensorielle. Saoirse Ronan nous emmène dans ce voyage qui bascule entre désespoir et espoir. Nous passons avec elle par toutes les émotions possibles et, quoi qu’elle fasse, nous nous battons à ses côtés. Nous voulons nous dépasser avec elle, remonter à la surface avec elle et nous nous demandons, comme son personnage, si tout cela devient plus facile au bout du chemin. Oui ça le devient, seulement ça n’est jamais vraiment facile. C’est juste moins difficile et c’est déjà beaucoup.