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VIÊT AND NAM

Écrit et réalisé par TRUONG MINH QUY - Vietnam 2024 2h08mn VOSTF - avec Pham Than Hai, Dao Duy Bao Dinh, Nguyen Thi Nga, Lê Viêt Tung...

Du 02/10/24 au 22/10/24 à Toulouse (Borderouge)

VIÊT AND NAMEn langue vietnamienne, le nom du pays s’écrit en deux mots : Viêt Nam. Le premier mot désigne le groupe ethnique des Viets, qui vivaient autrefois dans une région s’étendant du sud du fleuve Yangtsé en Chine à la partie nord du Vietnam actuel, tandis que le second signifie le Sud.
Comme les deux faces d’un même pays, Viet et Nam sont deux jeunes hommes d’aujourd’hui qui travaillent ensemble dans une mine de charbon, à 1000 mètres dans les profondeurs de la terre. Ils sont nés pauvres dans une région rurale et montagneuse du Nord Vietnam, loin de l’agitation moderne de Hanoï.

Comme beaucoup de jeunes gens de sa génération, Nam n’a jamais connu son père, disparu pendant la guerre. Le garçon vit avec sa mère, Hoa, seule personne qui le relie à l’existence abstraite et fantasmée de son géniteur. Pendant son sommeil, Hoa fait un rêve étrange dans lequel elle est visitée par son défunt mari, qui se transforme ensuite en arbre, comme si son esprit continuait d’errer quelque part dans la forêt où il a livré son dernier combat…
La vie de Nam est rythmée par son travail harassant à la mine. Le réconfort, il le trouve dans les bras de Viet, son ami et son amant. Mais Nam est tiraillé chaque jour un peu plus entre le besoin de se confronter aux fantômes du passé et le désir de fuir son pays et sa condition précaire. Un jour, la mère de Nam invite Ba à manger. C’est un soldat vétéran qui a connu son mari. Il se rappelle le moment de leur incorporation tandis que sur une carte, il leur indique la zone où ils ont mené bataille.
Avec sa mère, et l’aide de Viet et de Ba, Nam décide de partir à la recherche du corps de son père, afin de combler les trous affectifs qui hantent son existence comme celle d’une grande partie de sa génération. Sur la route, longeant villages, rizières, jungle, visitant lieux de mémoire et anciennes zones de combats jonchées de mines, d’obus et de balles, ils rencontrent une mystérieuse voyante qui se dit capable de retrouver la dépouille paternelle…

Si le cinéma américain a largement documenté, questionné, exploité et mis en scène le traumatisme de la guerre, c’est beaucoup moins le cas côté vietnamien et on comprend bien que la violence physique et psychologique liée à la dévastation du territoire n’est pas étrangère à ce silence. Rappelons ces chiffres édifiants : entre 1955 et 1975, ce conflit a fait 1,7 million de morts, 3 millions de mutilés et 13 millions de réfugiés. Les États-Unis ont largué 7 millions de tonnes de bombes et 75 millions de litres d’herbicide de défoliation dans la jungle vietnamienne.
C’est donc un véritable événement que de voir arriver dans nos salles cette œuvre du jeune réalisateur Truong Minh Quy, représentant d’une nouvelle génération de cinéastes vietnamiens très talentueux. En 2023, son compatriote Pham Thiên Ân, avec le magnifique L’Arbre aux papillons d’or nous avait offert un des plus beaux films de l’année, remportant un vrai succès public. Dans Viêt and Nam, on retrouve ce mélange d’onirisme formel qui inonde chaque plan d’une aura hypnotisante et de techniques empruntées au film documentaire. Les éléments de la nature, de l’eau, de la terre et de la roche participent au processus d’exhumation de la mémoire, confrontant ces êtres vivants à leurs histoires communes et leurs intimes blessures de l’âme. L’utilisation de ces matières minérales et organiques dans le cadre interrogent ainsi la place de l’humain dans ce monde, entre la surface et le dessous, la singularité de la vie et l’universalité de la mort. À l’instar du réalisateur Rithy Panh au Cambodge, Truong Minh Quy devient à son tour un passeur de mémoire avec ce film tout en délicatesse, éclairant l’obscurité de faisceaux de lumière salvateurs pour le Vietnam de demain.