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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Mardi 10 SEPTEMBRE 2024 à 20h30

PROJECTION SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC LA RÉALISATRICE CAMILA BELTRÁN


Pour cette soirée, prévente des places au cinéma à partir du Samedi 31 août.
(Mi bestia est ensuite programmé du 11 au 24 Septembre)

MI BESTIA

Réalisé par Camila BELTRÁN - Colombie 2024 1h15mn VOSTF - avec Stella Martinez, Mallely Aleyda Murillo Rivas, Héctor Sanchez, Marcela Mar... Scénario de Camila Beltrán et Silvina Schnicer.

Du 10/09/24 au 24/09/24

MI BESTIAIl était une fois… Mi bestia, étonnant autant que grisant premier film au croisement du conte, de la chronique adolescente, de la réminiscence onirique et du naturalisme, pourrait s’ouvrir sur cette invitation, qui ouvre à deux battants les portes de l’imaginaire. Il était une fois, il y a bien longtemps, en Colombie, une ville écrasée de chaleur, tétanisée jusqu’au bout du bénitier par l’arrivée annoncée, imminente, du Diable. En ce temps-là, au siècle dernier – en 1996 pour être précis –, la modernité n’avait certes pas encore procuré au peuple les bienfaits d’internet et des réseaux sociaux : on y vivait au rythme de la télévision, de ses programmes, de ses images et de ses informations. Dans cette ville, Bogota pour être précis, la société corsetée par un catholicisme fervent, un chouïa superstitieux, n’est pas totalement, du moins pas dans son ensemble, coupée de l’animisme et de certaines croyances pré-hispaniques. La fête mi-religieuse mi-païenne de la Lunada se rapproche, la lune se teinte de rouge avant son éclipse, les journaux télé s’inquiètent d’une recrudescence de disparitions de jeunes filles dans les faubourgs de la ville, mais surtout, surtout, de la prophétie satanique qui menace le monde… Mila, treize ans, est sourde aux mises en garde de sa mère et des bonnes sœurs du lycée tandis qu’enfle la rumeur. Elle observe, troublée, son corps qui se transforme, écoute ses désirs naissants, perçoit dans son sillage le parfum effrayant, familier, insaisissable, du prédateur. Casque de walkman sur les oreilles, dans la ville pleine de dangers à la nuit tombée, elle trace sa route d’un pas décidé.

Variation libre sur un sujet connu (l’évocation fantasmagorique du corps de l’adolescente devenant femme, objet de tous les désirs et de toutes les peurs), doublé d’une évocation très personnelle du souvenir de ce moment comme figé, hors du temps, de ce jour de 1996, Mi bestia est un film qui ne se laisse pas facilement apprivoiser. L’impression rassurante d’être en terrain horrifique connu, quelque part entre Carrie au bal du diable, Grave et Picnic at Hanging Rock, est rapidement balayée par une mise en scène qui ne mise justement pas sur les figures imposées du genre pour produire son petit effet. Son rythme un rien décalé déconcerte, son image crue, mal-aimable, savamment travaillée, intrigue – on parierait que la réalisatrice a habillé son film d’une esthétique reproduisant au plus près ses propres souvenirs sensoriels de ces journées de 1996, marquées par la lumière blafarde, tremblotante des écrans et les trames télévisuelles. L’évolution moderne de la figure de la sorcière, la perception rétrospective de la toxicité masculine… Tout nous invite à faire un pas de côté un peu hésitant et à pénétrer comme par effraction dans un imaginaire solidement ancré dans le réel, un quotidien très perméable aux merveilleuses et monstrueuses fantasmagories échappées de croyances précolombiennes comme à l’étrangeté de manifestations surnaturelles. Au plus proche de la nature, fusionnant avec elle devant la caméra inspirée de Camila Beltrán, Mila peut librement choisir de laisser s’accomplir la prophétie – moins diabolique que radicalement émancipatrice.