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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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LES PISTOLETS EN PLASTIQUE

Réalisé par Jean-Christophe MEURISSE - France 2024 1h36mn - avec Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Gaëtan Peau, Anthony Paliotti, Nora Hamzawi, Jonathan Cohen, Vincent Dedienne, Aymeric Lompret, Philippe Rebbot, Romane Bohringer...

Du 26/06/24 au 16/07/24 à Tournefeuille

LES PISTOLETS EN PLASTIQUENom d’un petit bonhomme, voilà qui va vous décrocher la mâchoire. De rire, d’ébahissement, de stupeur et, comme disait l’autre, de tremblements. Après Apnée, manifeste d’irréalisme poétique en forme de road movie libertaire, après Oranges sanguines, charge féministo-tarantinesque aussi vengeresse que décapante, le trublion du cinéma d’improvisation Jean-Christophe Meurisse – par ailleurs fondateur et meneur de la troupe de théâtre Les Chiens de Navarre, dont font partie les deux impayables comédiennes principales du film : Delphine Baril et Charlotte Laemmel – apporte une nouvelle pierre à sa filmographie satirique. Satire qui n’a rien à envier en termes de drôlerie féroce, de beauté rageuse, de déconographie maîtrisée et de méchanceté ravageuse aux plus belles pages des romans-photos du Hara-Kiri / Charlie Hebdo de la grande époque – celle des Choron, Cavanna, Wolinski, Gébé… qui ne se prenaient alors pas pour de doctes moralisateurs, mais revendiquaient leur goût de sales gosses pour le torpillage sans sommation des travers franchouillards de la société giscardo-pompidolienne. De Pompidou à Macron il n’y a qu’un pas, que revendique d’ailleurs ce dernier à grand renfort de comparaisons flatteuses à son endroit sur la conception « française de la modernité ». « Modernité mon cul », répondrait Zazie. En 2024 Meurisse lui emboite le pas et, dégainant ses pistolets en plastique, tire à vue et dans le tas.

Et quoi de mieux pour mettre en marche sa machine à dézinguer la bienséance et le narratif conventionnel que de s’appuyer sur LE fait-divers-de-société qui, depuis des lustres, tient le haut de l’affiche et en haleine le lecteur du Nouveau Détective, l’auditeur d’Affaires Sensibles, le téléspectateur friand de sensationnalisme sanglant – j’ai nommé l’Affaire Dupont de Ligonnès ? Affreuse histoire, appelée aussi la « tuerie de Nantes », on le rappelle pour les ermites, les amnésiques, les miraculés sortis d’un coma long ou les enfants de moins de dix ans (que faites vous là !?!) : quatre enfants et leur mère assassinés et enterrés dans le jardin familial, le père et principal suspect aussitôt envolé et depuis totalement introuvable, considéré comme « l’homme le plus recherché de France » depuis presque quinze ans. D’aucuns prétendent régulièrement l’avoir « aperçu » par-ci par-là, réveillant incontinent la machine médiatique, mais il est encore et toujours insaisissable.

Rebaptisée Affaire Paul Bernardin pour les besoins du film (sait-on jamais, des fois que le principal intéressé intente un procès en diffamation…), c’est l’épicentre du cyclone hilarant autour duquel le réalisateur met en place son petit théâtre de l’absurde et de la cruauté du quotidien. On y croise pêle-mêle deux enquêtrices-facebook web-diplômées, un couple de médecins légistes, le bien-nommé Zavatta, profileur (presque) infaillible en vacances, une future mère qui réveillerait les instincts sanguinaires d’un séminariste sous Prozac®, des flics suédois bienveillants à la violence peu conventionnelle, un danseur de country promu suspect no1, un tueur en fuite, une voisine salement décomplexée – et une ribambelle d’autres… Il ne manque (et on n’en est même pas certain) que trois fleurs, un oiseau, vingt-deux fossoyeurs, un amour et le raton laveur. Comme en roue libre dans le bac à sable, la petite armada de comédiens venus se prêter au jeu du ping-pong improvisé s’en donnent à cœur-joie – et, de saynète en saynète, leur plaisir est communicatif. On jubile de les voir caricaturer à outrance nos petits et grands travers : dans ce joyeux chamboule-tout cinématographique, chacun en prend pour son grade, personne n’est épargné. Vous êtes prévenus : c’est foutraque, c’est méchant, c’est parfois à la limite de l’écœurement – mais c’est pour de rire !