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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

LES FILLES

(Flickoma) Mai Zetterling - Suède 1969 1h40mn VOSTF - avec Bibi Andersson, Harriet Andersson, Gunnel Lindblom...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES FILLESRemarquée en son temps mais quelque peu oubliée de l’histoire du cinéma, la cinéaste suédoise Mai Zetterling se redécouvre en quatre films d’une grande modernité, rares et audacieux. Après une carrière à succès en tant que comédienne, lassée par le manque de diversité des rôles féminins qui lui sont proposés, Mai Zetterling se lance au début des années 60 dans l’écriture et la réalisation de ses propres films. C’est ce qui frappe d’emblée en découvrant son cinéma, cette pluralité des voix féminines à travers des personnages aussi complexes que variés. Elles sont trois dans son quatrième film, Les filles : trois comédiennes de théâtre, Liz, Marianne et Gunilla, en tournée à travers la Suède pour jouer la pièce Lysistrata. Dans cette oeuvre d’Aristophane explorant les rapports hommes-femmes, le personnage de Lysistrata convainc les femmes de plusieurs cités grecques de mener une grève du sexe jusqu’à ce que la guerre s’arrête. Presque deux milles ans séparent l’écriture de la pièce de sa représentation et pourtant, les trois interprètes trouvent en leurs personnages des échos troublants avec leur propre vie.

Réalisé corrélativement à la deuxième vague du mouvement féministe et formidablement incarné par la crème des actrices suédoises de l’époque, Bibi Andersson, Harriet Andersson et Gunnel Lindblom, Les Filles est le récit puissant d’un éveil féministe. En s’appropriant les rôles de la pièce d’Aristophane, Liz, Marianne et Gunilla prennent peu à peu conscience des inégalités, du sexisme et de la domination masculine qu’elles subissent au quotidien, en tant que compagne, mère, artiste ou citoyenne. C’est un grand film sur la colère qui monte, sur l’envie naissante de se révolter, l’histoire d’un affranchissement qui contamine jusqu’à la forme même du récit. Avec une grand liberté de ton, s’inscrivant dans la mouvance des expérimentations formelles des nouvelles vagues européennes, Mai Zetterling joue sans cesse avec les temporalités et les types de narration : le temps présent des répétitions et des représentations s’entrechoque avec les souvenirs des comédiennes, tandis que la réalité s’entremêle à des rêveries surréalistes et fantaisistes que Fellini n’aurait certainement pas reniées.

Injustement boudé à sa sortie, le film ressort en France dans les années 70 et trouve en Simone de Beauvoir une alliée de poids, qui prend la plume pour le défendre: “Ce ne sont pas des femmes en lutte, ce ne sont pas des féministes conscientes et décidées. Comme la plupart de leurs sœurs, elles vivent leur condition dans un semi-brouillard. [...] Une des grandes qualités du film, c’est qu’il n’aboutit à aucune conclusion : mais sans rien démontrer, il montre. Nous sentons ce que cela signifie d’être une femme.” Simone de Beauvoir qui proposa à Mai Zetterling d’adapter son oeuvre iconique, Le Deuxième sexe, un projet malheureusement avorté faute de financement. On aurait bien aimé voir ça !