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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Jeudi 26 SEPTEMBRE 2024 à 20h15

ÉCRANS URBAINS #6 – VILLE, ARCHITECTURE, PAYSAGE


Cycle de films proposé par arc en rêve centre d’architecture
Présentation du film et échanges avec Christophe Catsaros, responsable des éditions d’arc en rêve

M

Joseph LOSEY - USA 1951 1h28mn VOSTF - avec David Wayne, Howard Da Silva, Martin Gabel... Scénario de Leo Katcher, Norman Reilly Raine et Waldo Salt, d'après M le maudit de Fritz Lang.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MM. Le crime au secours de l’ordre.
Qui contrôle la ville ? L’État, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire, ou la société du crime ? En 1951, Joseph Losey transpose à Los Angeles l’histoire policière que Fritz Lang avait initialement déployée dans le Berlin des années 30. Un tueur d’enfants sévit, et les rafles de la police poussent la mafia à chercher, à son tour, à démasquer le monstre. M est, dans les deux versions, une chasse à l’homme menée simultanément par les forces diurnes et obscures qui quadrillent une ville. Chacun avec ses propres moyens, la police et la pègre se livrent à une joute symétrique.
Authentique film noir des années 50, la version de Losey déploie l’intrigue haletante dans un Los Angeles qui n’est pas encore celui de la métropole automobile que l’on connait. Les scènes sont essentiellement piétonnes, ce qui permet d’immortaliser certains quartiers de la ville qui disparaîtront bientôt sous l’avènement de la culture du tout-voiture.

La transposition d’un même scénario dans deux villes différentes révèle le décalage temporel entre le présent et sa représentation : la ville représentée est souvent celle de l’époque qui précède le moment du tournage. Ce décalage s’explique par la volonté d’exprimer par le choix des lieux de tournage des situations identifiables par les spectateurs. Cette réalité fait de certains films des sortes de catalogues des poncifs et idées reçues sur la représentation urbaine. Cette fonction rétrospective affecte non seulement les stéréotypes sur l’identité architecturale d’une ville, mais aussi notre compréhension des rapports de force qui la composent. Ainsi le monde criminel décrit par Losey est incontestablement celui d’avant la Seconde Guerre mondiale, tandis que celui décrit par Lang évoque plutôt le début du XXe siècle.

Cette disposition rétrospective se combine souvent à une dimension prospective, tournée vers l’avenir. Dans le film de Lang, la radio et l’automobile se présentent comme des éléments structurants de l’urbanité, préfigurant leur déploiement massif de la seconde moitié du XXe siècle. Dans le M de Losey, c’est peut-être la scène finale qui remplit cette fonction prospective, évoquant des mondes à venir, avec le tribunal populaire installé dans un parking souterrain. L’automobile qui avait été soigneusement laissée de côté jusque-là revient en force en tant qu’infrastructure dissimulée qui détermine le fonctionnement des choses.
Le monde automobile est littéralement la structure qui sous-tend la ville.

M de Joseph Losey clôt le cycle proposé par arc en rêve centre d’architecture à l’occasion des 60 ans du jumelage entre Bordeaux et Los Angeles.