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LE LÉOPARD DES NEIGES

Écrit et réalisé par Pema TSEDEN - Tibet 2023 1h49mn VOSTF - avec Jinpa, Ziqi Xiong...

Du 11/09/24 au 01/10/24

LE LÉOPARD DES NEIGESOn en a peu conscience, mais ce pays fascinant qu’est le Tibet – à l’histoire millénaire qui a nourri tant de fantasmes occidentaux (même Tintin y a vécu une de ses aventures) – n’a eu droit à une représentation authentique au cinéma qu’il y a une vingtaine d’années : profitant d’un soupçon de démocratisation du régime chinois qui avait annexé le Tibet cinquante ans auparavant, une jeune génération de réalisateurs natifs des confins de l’Himalaya mais ayant fait leurs études de cinéma à Pékin ou dans les grandes métropoles chinoises ont commencé à développer un cinéma représentant avec justesse autant les réalités sociales que la spiritualité encore vivante de leur territoire. Parmi eux, Pema Tseden a été un des plus actifs. Il ne verra pas la sortie mondiale du Léopard des neiges puisqu’il est mort brutalement quelques semaines après la fin du tournage. Le grand talent de Pema Tseden est d’avoir traité avec réalisme, poésie et humour les mutations de son pays natal, brisant le naturalisme ethnographique que les images occidentales retenaient souvent du Tibet ou la condescendance du regard des cinéastes chinois sur la région. Les trois films précédents du cinéaste sortis en France marquent autant par leur sens de la mise en scène que par leur manière détournée et subtile d’évoquer des phénomènes de société… mais aussi par un irrésistible ton pince-sans-rire. Dans Tharlo, le berger tibétain, Tseden pointait l’absurdité administrative qui frappait un malheureux berger obligé soudainement de se faire établir une pièce d’identité. Dans Balloon était moquée indirectement la politique de l’enfant unique, à travers le portrait d’une modeste femme qui se faisait subtiliser la première boîte de préservatifs qu’elle achetait, que les enfants prenaient pour des ballons. Enfin Jinpa était un western jarmuschien en noir et blanc, évoquant les histoires de vendetta…
Jinpa – le personnage et l’acteur qui l’interprète ne font qu’un –, on le retrouve justement dans le superbe conte écolo qu’est Le Léopard des neiges. Le léopard en question a pénétré dans l’enclos à moutons d’un berger isolé, s’est bien repu de quelques brebis grassouillettes et se retrouve coincé au petit matin après s’être endormi sur place, le ventre trop plein. À partir de là, dilemme : le berger (Jinpa) voudrait bien l’estourbir sans autre forme de procès mais la loi chinoise protège l’animal. Et la situation se complique quand tout le monde s’en mêle : une équipe de télé locale vient couvrir l’événement, le jeune frère moine du berger, qui a une connexion particulière avec les léopards – on l’appelle d’ailleurs « le moine léopard » – s’oppose à l’exécution du coupable, ainsi que le père qui craint l’arrivée imminente de la police chinoise soucieuse de faire appliquer la loi…

Pema Tseden présente avec une grande intelligence deux logiques, sans en condamner aucune : celle des bergers qui voient impuissants mourir leurs bêtes et celles de la nécessité de la protection d’une race menacée qu’assure avec fermeté le gouvernement chinois. Mais il superpose au récit réaliste l’histoire fantastique du « moine léopard » qui, après avoir sauvé dans le passé un bébé léopard d’une mort certaine, a été sauvé à son tour par un léopard adulte alors qu’il s’était égaré lors d’une retraite dans la montagne. Et le film, qui réserve quelques magnifiques séquences tournées dans les paysages grandioses des hauts plateaux, s’avère une superbe ode bouddhiste à la nécessité pour l’homme de trouver un terrain d’entente avec les autres êtres vivants pour se partager l’usage de la terre.