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LE PROCÈS DU CHIEN

Réalisé par Laetitia DOSCH - France / Suisse 2024 1h25mn - avec Laetitia Dosch, François Damiens, Jean-Pascal Zadi, Pierre Deladonchamps, Anne Dorval, Mathieu Demy... Scénario de Laetitia Dosch et Anne-Sophie Bailly.

Du 11/09/24 au 01/10/24

LE PROCÈS DU CHIEN« Laetita Dosch réalise son premier film, et c’est une réussite parce qu’il lui ressemble : délirant, foutraque, drôle, plein d’autodérision, émouvant, militant et d’une grande originalité ». C’est pas nous qui écrivons ça, c’est Les Inrocks, mais on valide sans réserve car ça résume parfaitement l’esprit et l’énergie de ce film inclassable. Mené tambour battant, Le Procès du chien est un drôle de film et un film très drôle, qui s’approprie avec beaucoup de culot et de légèreté les codes du film de procès pour les dynamiter et inventer un récit parallèle où s’entrechoqueraient dans un joyeux bazar l’univers de Quentin Dupieux et celui d’Albert Dupontel, un soupçon d’humour potache façon caméra cachée (la présence de François Damiens n’y est pas pour rien) et quelques considérations existentielles très sérieuses dignes d’une épreuve de philosophie du baccalauréat.

C’est l’histoire d’Avril, avocate suisse pas franchement brillante ni vraiment sûre de son talent qui s’est bâti, sans le chercher (quoique), une réputation de grande défenseuse des causes perdues (souvent d’avance qui plus est). Elle n’a d’ailleurs jamais gagné un procès, ce qui commence à inquiéter sérieusement son patron. Mais Avril en est convaincue, le prochain sera le bon : fini les plans foireux et les clients aussi insolvables qu’indéfendables, à elle la victoire à la barre ! Quand elle est contactée par Dariuch (François Damiens hirsute et parfaitement désopilant), un client malvoyant dont le chien, Cosmos, a défiguré une femme en la mordant, elle devrait donc se méfier. Quand il lui raconte, au bord des larmes, que ce fidèle compagnon, qui l’a sauvé du suicide et donne à chacune de ses journées l’indispensable rayon de soleil, doit être « endormi », elle devrait décliner sa demande et le reconduire à la porte du cabinet. Et même si le chien Cosmos l’a regardée droit dans les yeux et lui a fait son sourire canin (celui que seules les âmes au grand cœur savent percevoir), elle devrait rester de marbre et dire non.
Mais n’écoutant que son sens du devoir et l’appel de l’aventure judiciaire, elle va dire d’accord. D’accord pour défendre ce chien, d’accord pour revoir toute la jurisprudence en la matière, d’accord pour affronter l’avis de la procureure, militante d’extrême-droite partisane de la peine de mort et pas seulement pour les toutous, d’accord aussi pour faire admettre par le juge (Mathieu Demy, toujours parfait quand il s’agit d’être dépassé) qu’un chien n’est pas un objet mais un être vivant.
Assistée dans ce combat par un éthologue-coach canin (Jean-Pascal Zadi, irrésistible) et pas vraiment aidée par les interventions du maître de son client, Avril va tout donner pour gagner la partie et éviter l’euthanasie du chien. Et comme dans tous les grands procès, la société civile et la presse vont à leur tour s’emballer…

Entre La Controverse de Valladolid de Jean-Claude Carrière (où des pères de l’Église dissertaient de l’existence ou non d’une âme chez les autochtones d’Amérique) et Victoria de Justine Triet (où un chien était appelé comme témoin devant un tribunal), Le Procès du chien nous emporte parce que derrière chaque plan, on est profondément touché par l’authenticité de Laetitia Dosch, son engagement sincère pour ses valeurs écologiques, féministes et de gauche, et ça fait un bien fou ! Et puis, comme le disait l’à jamais regretté Desproges, « il y a plus d’humanité dans l’œil d’un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen (c’était Jean-Marie à l’époque) quand il remue son œil. » (Chroniques de la haine ordinaire, 1986)