Soutenez Utopia Palmer LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 8€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limitées dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance sur fond gris : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Vendredi 28 JUIN 2024 à 20h

FUTURS ANTÉRIEURS #14


Soirée organisée par l’association Hypermondes en partenariat avec la librairie du Basilic
Projection unique de ROBOCOP suivie d’une discussion avec Natacha Vas-Deyres, enseignante-chercheuse, présidente du festival Les Hypermondes, et Franck Selsis, astrophysicien, membre de l’association Hypermondes.
Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Mardi 18 juin.

ROBOCOP

Paul VERHOEVEN - USA 1987 1h43mn VOSTF - avec Peter Weller, Nancy Allen, Ronny Cox, Kurtwood Smith, Miguel Ferrer... Scénario de Michael Miner et Edward Neumeier. Version intégrale.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ROBOCOPC’est souvent au sein de la matrice que se fomentent les détournements les plus malins et les hold-up les plus spectaculaires. Ainsi fut une époque à Hollywood où, sous les dehors d’un cinéma d’action de pur divertissement, barattant un joyeux cocktail de sexe et de violence, un contrebandier de la pellicule venu des Pays-Bas livra les fables les plus mordantes sur l’Amérique reaganienne, entre capitalisme carnassier, consumérisme débilitant et dérives droitières, dopées par l’endémique fascination des armes à feu.

Au lieu de se placer du bon côté de la barrière et d’opposer un regard moral et critique pointant un doigt accusateur, Paul Verhoeven se contentait d’appliquer le cahier des charges d’un vigilante – un genre centré sur la figure du justicier sans peur et sans morale – SF pas piqué des hannetons, d’en grossir le trait, de pousser les potentiomètres d’un scénario déjà bien chargé jusqu’à la satire. L’ironie faisant le reste. Le script de Robocop, écrit par Edward Neumeier et Michael Miner, deux jeunes plumes quelque peu anar aux entournures, avait circulé entre les mains de divers réalisateurs avant d’atterrir… dans la poubelle du cinéaste hollandais qui, dans un premier temps, jugea complètement idiote cette histoire de flic massacré puis ressuscité sous les traits d’un cyborg programmé pour lutter contre le crime. Mais sur les conseils de son épouse, il accepta finalement le projet, non seulement parce qu’il permettait au plus libertaire des cinéastes néerlandais de s’infiltrer au cœur de la machine hollywoodienne pour mieux la pirater de l’intérieur, et de faire peau neuve après le semi-échec de son précédent film, La Chair et le sang, mais surtout parce qu’il y vit l’occasion de creuser quelques motifs qui lui étaient chers : le corps supplicié, l’incarnation, le point de jonction ténu qui lie l’âme à la matière, qu’elle soit de chair ou de métal, la mémoire numérique, tout en déclinant les diverses stases de la martyrologie chrétienne, de la crucifixion à la résurrection.

La figure christique infuse ainsi dans son premier opus hollywoodien : pour que l’officier Murphy (Peter Weller) renaisse sous la forme d’un superflic, il aura d’abord fallu qu’il meure, les bras en croix, crucifié sous une pluie de balles, réduisant son corps en charpie, dont cette director’s cut n’épargne aucun détail – la cruauté gore formant un contrepoint aux images aseptisées des JT qui émaillent ironiquement le film, et dont les présentateurs, pour annoncer les horreurs qui ensanglantent le monde, ne se départissent jamais d’un sourire indécent.
Autrement plus violent est l’univers des hommes d’affaires sans scrupule de Detroit, auxquels les forces de l’ordre de la ville semblent vassalisées. À travers la figure de cet être mi-homme mi-machine, prisonnier d’une carcasse d’acier et dont les images de sa vie passée rejaillissent par bribes, Verhoeven allie à la satire cinglante épinglant une société régressive et brutale une once de mélancolie. Le souvenir d’une humanité perdue dont il ne restera bientôt que des traces.

(Nathalie Dray, Libération)