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LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAIN

Anthony MANN - USA 1964 3h08mn VOSTF - avec Stephen Boyd, Christopher Plummer, Sophia Loren, Alec Guiness, James Mason... Scénario de Ben Barzman, Basilio Franchina et Philip Yordan.

Du 14/08/24 au 27/08/24

LA CHUTE DE L’EMPIRE ROMAINL’empereur romain Marc Aurèle sent la mort approcher et désigne Livius pour lui succéder. Mais son fils Commode refuse de s’effacer : il fait assassiner son père et s’empare du trône. Livius va tenter de s’opposer à lui. C’est le début d’une époque troublée pour Rome, qui va entamer son déclin.
Ironie de l’histoire du cinéma… Si le médiocre Quo Vadis de Mervin Leroy a relancé la mode du péplum à Hollywood au début des années 50, c’est le magnifique La Chute de l’empire romain d' Anthony Mann qui va en sonner le glas lors de la décennie suivante… Cette superproduction de Samuel Bronston figure dans la liste des films les moins rentables de toute l’histoire du cinéma, avec seulement 1,9 million de dollars de recettes en Amérique du Nord pour un budget de plus de 20 millions de dollars ! Cet échec entraînera la faillite de Bronston, producteur indépendant qui s’était spécialisé dans les films historiques à grand spectacle tournés en Espagne. Cette déconvenue commerciale, qui confirme l’essoufflement du péplum auprès des spectateurs américains, peut s’expliquer par l’absence d’une grande vedette masculine au générique. Charlton Heston et Richard Harris, initialement prévus dans les rôles de Livius et Commode, se désistèrent et furent remplacés par Stephen Boyd (le Messala de Ben-Hur) et Christopher Plummer. Sophia Loren retrouve son réalisateur et son producteur du Cid (1961, avec Charlton Heston justement) et se montre excellente tragédienne dans le rôle de Lucilla, la fille de l’empereur Marc-Aurèle, mais sa seule présence ne parvint pas à attirer en masse le public.
La Chute de l’empire romain mérite pourtant d’être réhabilité et compte parmi les plus beaux films historiques hollywoodiens. Anthony Mann est un grand cinéaste qui signa plusieurs classiques du western et sa mise en scène embrasse les décors naturels avec majesté. Cependant, c’est dans les scènes intimes et les affrontements verbaux que le film atteint des sommets. Les auteurs – les scénaristes Ben Barzman, Basilio Franchina et Philip Yordan – ont opté pour une approche adulte et sérieuse de leur sujet, et pris la décision de privilégier la réflexion à l’action. Le film s’interroge sur les origines et les raisons profondes de l’effondrement de l’Empire romain, à son apogée au début du récit. Il s’appuie sur des faits historiques mais s’oriente vers la tragédie shakespearienne, en contant une histoire de rivalité, de jalousie et de folie au sein de la famille impériale, où la quête effrénée du pouvoir conduit à la trahison, au meurtre et à la guerre.

Ainsi La Chute de l’empire romain, avec ses personnages névrosés – Commode, homosexuel parricide, inapte au trône d’empereur et fasciné par la violence des combats de gladiateurs – ou déchirés par des dilemmes moraux, partagés entre l’amour et le devoir, rejoint l’approche intimiste et psychologique de l’autre grand péplum de 1963, le Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, chef-d’œuvre de démesure et d’intelligence. Il accorde autant d’importance aux dialogues – ce qui permet de savourer les interprétations des superbes comédiens britanniques Alec Guinness et James Mason – qu’aux scènes spectaculaires, qui sont tout de même impressionnantes par le gigantisme des décors et de la figuration. Un hommage paradoxal fut rendu à La Chute de l’empire romain en 2000 : le triomphal Gladiator de Ridley Scott, qui allait relancer la mode du péplum à Hollywood, raconte la même histoire que le film de Mann, sans que cette source d’inspiration ne soit à aucun moment mentionnée, ni au générique ni lors de sa promotion. Ironie de l’histoire du cinéma…

(Olivier Père)