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HORS DU TEMPS

Écrit et réalisé par Olivier ASSAYAS - France 2024 1h45 - avec Vincent Macaigne, Micha Lescot, Nine d’Urso, Nora Hamzawi, Maud Wyler, Dominique Reymond...

Du 19/06/24 au 09/07/24

HORS DU TEMPSJe n’ai pas cherché le scénario de Hors du temps, il m’est arrivé plutôt que je ne l’ai provoqué.
Je l’ai écrit à une période particulière : c’est la toute fin du confinement, et je viens d’achever le pilote et la bible de la série Irma Vep (une des meilleures séries de ces dernières années – NDLR) pour le producteur Américain A24.
Par chance, je n’ai pas attrapé le Covid, mais je me suis néanmoins retrouvé pendant toute une semaine avec une fièvre dont on ignorait l’origine. Heureusement c’était bénin. Mais je n’avais rien à faire, sinon faire passer le temps, assis dans mon jardin. J’ai alors commencé à écrire dans cet état flottant, comme une sorte de rêverie. C’est comme si j’avais dérivé vers une écriture nouvelle pour moi, qui prendrait en compte, ou intégrerait, ou représenterait ce que nous venions de vivre, et qui me semblait extraordinaire (dans le sens de hors de l’ordinaire, de libéré de l’ordinaire) mais à la fois abandonné à la question de savoir quoi en faire au juste.
J’ai commencé par écrire une scène, sur un registre autobiographique très littéral, puis une autre sur un registre de comédie et puis tout le scénario, dans l’ordre chronologique, sans savoir où j’allais, sans savoir où allaient ces personnages. Sans savoir ce qui allait advenir d’eux, et sans savoir non plus ce que moi-même j’allais faire de cette succession de scènes, dont je n’étais pas tout à fait certain qu’elles constituaient un film. J’avais plutôt le sentiment de croquis pris sur le vif pour conserver une trace de ce que j’avais vécu. Et peut-être aussi donner un sens à ce moment d’immobilité. Cette circulation entre le passé et le présent s’est donc aussitôt imposée. C’était le véritable objet des notes que je prenais. Je me trouvais dans la maison de mon enfance, mes souvenirs revenaient vers moi sans que j’aie besoin de les susciter, je ne vois pas comment j’aurais pu y échapper. Et en même temps ce retour du passé me renvoyait à une interrogation sur le devenir. C’est l’été, il n’y a pas encore de vaccin, on déconfine sans trop savoir quel est l’épisode suivant… (Olivier Assayas)



Assayas (devenu Étienne dans le film et interprété par Vincent Macaigne) revisite la période de son confinement dans sa maison familiale, en Normandie, au printemps 2020, en présence de son frère, le critique musical Michka Assayas (dénommé Paul et incarné avec un certain brio par Micha Lescot, derrière ses lunettes de soleil). Étienne et Paul sont venus avec leurs nouvelles compagnes, respectivement Morgane (Nine d’Urso) et Carole (Nora Hamzawi). La pandémie leur donne l’occasion de se retrouver dans ce lieu enchanteur de leur enfance, une maison remplie de livres, d’œuvres d’art, un jardin se prolongeant dans le parc des voisins. Lesquels aujourd’hui sont morts, tout comme les parents de Paul et Étienne – un père écrivain, une mère styliste ayant fui la Hongrie. Dès les premières images, une grande mélancolie enveloppe le film, tandis que la voix off d’Olivier Assayas, un peu précieuse et châtiée, remonte le fil du temps.
Réunis par la pandémie, les deux frères ont du mal à cohabiter. En panne de films, Étienne est d’humeur sombre et se révèle un maniaque des gestes barrières, ce qui permet à Macaigne d’exceller dans le rôle de l’emmerdeur de première classe. Paul ne supporte pas ce zèle sanitaire, d’autant plus qu’il vient de se séparer et rêve d’un peu de sérénité.
Étienne et Paul partagent tout de même un bien précieux, leurs jeunes années bercées par la pop et le rock, les soirées avec Jacno et Elli Medeiros, etc. Ces évocations d’instants délirants offrent les moments les plus lumineux du film, les deux acteurs s’amusant comme des fous à égrener les anecdotes… (C. Fabre, Le Monde)