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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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Séances à 11h00 les 4 et 11 juillet

CANCION SIN NOMBRE

Melina LEON - Pérou 2019 1h37 VOSTF - avec Pamela Mendoza, Tommy Parraga, Lucio Rojas, Maykol Hernandez... Scénario de Melina Leon et Michael J. White.

Du 04/07/24 au 11/07/24

CANCION SIN NOMBRECette « chanson sans nom » se met au service de ceux qui n’ont pas de voix, ou plutôt pas les mots pour la défendre. Les prises de vue se mettent au diapason de leur passé pas si lointain, rétrécissant le cadre en quatre-tiers, le format télé des années 80, pour mieux emprisonner ses protagonistes dans l’ambiance oppressante du Pérou d’alors. Un noir et blanc somptueux, typique des photographies prises à l’époque, envahit l’écran tout comme il a envahi les souvenirs. La couleur semble avoir abandonné les images et la vie d’alors. Pour admirer les costumes bariolés, emblématiques du folklore andin, il faudra repasser, aller voir ailleurs, plus loin, ou les imaginer. Et c’est intelligent car, d’emblée, nous sommes immergés dans le décor, loin des images d’Épinal. La réalisatrice, pour son premier film, vise et touche en plein cœur, ne s’embarrasse pas de superflu.

Tout débute dans un silence assourdissant, propice à la lecture sans emphase des titres de la presse péruvienne. Rien n’est là pour nous en distraire. Puis monte au loin une mélodie à peine perceptible, aussi douce qu’une berceuse. Le chant d’une femme, d’une âme solitaire, qui donne le ton du récit. Car où qu’il soit, perdu dans la brume ou dans l’immensité d’une métropole, chaque Quechua rencontré nous paraitra en marge, pas à sa place. Voilà les natifs de la terre péruvienne traités en parasites indésirables, mis au ban d’un monde aux relents post-colonialistes qui ne veut plus d’eux, ni de leurs mœurs.
Pourtant leurs rites sont beaux et pacifiques, quand ils résonnent au creux du petit village où se rassemblent les habitants, et parmi eux Georgina et son époux Leo. Dans la noirceur d’une nuit sans lune, les trilles lancinantes qui transpercent l’atmosphère défient la solitude et refusent de ployer sous le joug du modernisme et des pouvoirs instables qui défilent et ne restent jamais longtemps en place. On boit un coup, on danse avec une élégance sautillante, survivance de ce que furent les rituels d’un peuple paisible et heureux. Désormais les sourires graves sont de courte durée. Bientôt il faudra retourner dans la petite bicoque qui s’agrippe aux pentes de la montagne. Puis il faudra vite en partir à nouveau. Du côté de Leo ce sera pour suivre un groupe armé dans lequel il est embrigadé. Par choix ? De force ? On n’en saura pas plus, comme si cela n’avait guère d’importance. Pas plus que ne sera révélé le nom de son organisation, même si fatalement on pense au Sentier Lumineux. Du côté de Georgina, laissée seule une fois de plus avec son gros ventre, ce sera pour aller vendre quelques pauvres légumes au marché. Il est évident que le peu gagné ainsi n’est pas suffisant pour faire naître son enfant dans de bonnes conditions. Car à n’en pas douter, Georgina est bien gironde (magnifique performance de l’actrice principale qui a pris 17 kilos pour interpréter le rôle). C’est alors qu’elle désespère d’avoir accès aux soins pour accoucher en toute sécurité qu’une réclame à la radio va attirer son attention : une clinique privée propose d’aider gratuitement les parturientes. Elle n’hésite pas longtemps et se met en route, direction Lima. Arrivée dans la capitale, rien ne se passera comme elle l’aurait rêvé…

C’est le parcours poignant d’une combattante anonyme, semblable à celui de tant d’autres femmes. Le parcours également d’un journaliste indépendant, un des rares à écouter ses cris, ses larmes. Une étrange complicité va se nouer entre eux, malgré la distance sociale qui sépare la paysanne de l’homme cultivé. On comprendra que lui aussi subit l’oppression de cette société patriarcale qui rejette avec virulence l’homosexualité…