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La séance du jeudi 19 septembre à 20h sera suivie d’une discussion en présence d’Agnès Fouilleux, réalisatrice.

L’USAGE DU MONDE, voyage entre Nature et Culture

Écrit et réalisé par Agnès FOUILLEUX - documentaire France 2024 1h45mn -

Du 18/09/24 au 01/10/24

L’USAGE DU MONDE, voyage entre Nature et CultureAgnès Fouilleux, on a programmé avec enthousiasme ses trois premiers films : Un aller simple pour Maoré en 2009, Small is beautiful en 2011 et Être plutôt qu’avoir en 2018. Des documentaires formidables, réalisés en toute indépendance, totalement en dehors des circuits traditionnels. Elle revient aujourd’hui avec un nouveau film passionnant et ambitieux, qui s’attaque à cette question fondamentale : pourquoi, face au réchauffement climatique, à la sixième extinction des espèces, aux pollutions irréversibles, nos sociétés quasi-schizophrènes sont tellement en dehors de la réalité ? Portée par le désir de comprendre, la réalisatrice s’engage dans une exploration spatio-temporelle singulière. En partant des traces laissées par les hommes dans l’obscurité des grottes de Lascaux jusqu’à celles inscrites dans la voie lactée par les satellites d’Elon Musk, elle nous invite à un voyage à plusieurs dimensions dans l’ère de l’Anthropocène. Et nous interroge sur « comment habiter le monde aujourd’hui ».

Après un prélude sous le signe de Méliès et de sa conquête de la lune, le film revient aux genèses de la domination de l’homme sur la nature et rappelle comment l’expansion humaine est associée à l’extinction d’espèces animales depuis la nuit des temps (du moins depuis le néolithique). Au fil de riches entretiens, historiens, anthropologues, philosophes analysent cette « culture » humaine qui s’est détachée peu à peu de la « nature », jusqu’à la détruire de façon exponentielle. Progressivement se dessine une géographie de territoires colonisés par l’homme occidental aveuglé par le mythe du progrès, alimentant nombreux récits transmis de générations en générations. Des archives photos particulièrement saisissantes (telles celles de la tuerie des bisons dans l’ouest américain au 19e siècle) se mêlent aux textes d’écrivains dont Henry David Thoreau, désobéissant et naturaliste passionné. L’influence de Rachel Carlson, autrice du précurseur Printemps silencieux, plane aussi sur le film. Ces récits superposés nous permettent de comprendre peu à peu comment l’écologie au sens large est loin d’être une préoccupation nouvelle.
Construit comme un puzzle, le film nous met entre les mains quelques pièces « toxiques » (avec quelques pépites d’archives TV) explicitant les traces générées par cette violation de la nature par l’homme : extraction minière à outrance, zones d’enfouissement des déchets dont le plastique (« véritables excréments de l'organisme vivant qu’est une société »), remembrement catastrophique au service d’une agriculture mécanisée à grande échelle, pesticides visant à détruire tout type de nuisibles (végétaux et animaux)…
Mais en contrepoint de ce constat peu réjouissant, d’autres pièces porteuses d’espoir s’intègrent au voyage qu’il reste à parcourir et au récit qu’il reste à construire. Des paysans, forestiers, écologues, animés par une autre vision des interactions avec le vivant, organisent de nouvelles alliances, renouent le lien abîmé. Ils nous font comprendre à quel point une approche sensible, des connexions subtiles, le lâcher-prise sur la domination, l’humilité, l’observation et l’écoute de la nature sont une opportunité pour vivre mieux. Faisant confiance aux équilibres vivants capables de se réguler et de se régénérer, ils ne perdent pas de vue qu’il faut continuer d’agir pour préserver cette nature sans laquelle il n’y a pas de vie.

Mention spéciale pour la qualité de l’univers sonore du film où le récit des vivants non humains réussit à trouver sa place avec force au milieu du brouhaha du monde.