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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

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LES TSIGANES MONTENT AU CIEL

Écrit et réalisé par Emil LOTEANU - URSS 1976 1h41 VOSTF - avec Grigore Grigoriu, Svetlana Toma, Barasbi Mulayev, Ion Sandri Scurea... D’après des récits de Maxime Gorki.

Du 31/07/24 au 20/08/24

LES TSIGANES MONTENT AU CIELCe film aujourd’hui méconnu est un des plus grands succès internationaux du cinéma de ce qui était encore l’URSS. Lors de sa sortie dans son pays en 1976, il réalisa plus de 64 millions d’entrées. Et à Paris, fin 1977, il resta des semaines à l’affiche du cinéma Le Cosmos, rue de Rennes, à l’époque vitrine française des films soviétiques : c’est dans cette salle qu’on avait pu découvrir un an auparavant le Dersou Ouzala de Kurosawa (pour ceux qui ont l’occasion de fréquenter les salles parisiennes, c’est aujourd’hui L’Arlequin).

L’action se déroule au cours de la deuxième moitié du 19e siècle, dans une province de Bessarabie, non loin de l’Empire austro-hongrois. Quatre tsiganes galopent dans les montagnes : ce sont des voleurs de chevaux. Ils concluent avec un riche marchand une transaction fondée sur la dette d’honneur : la ruse du propriétaire s’incline là devant le magnétisme de Zobar, le chef des voleurs…
Au cours d’une expédition, les tsiganes sont surpris et poursuivis par l’armée austro-hongroise : trois d’entre eux meurent sous la mitraille impitoyable des soldats. Zobar, blessé, parvient à leur échapper et tombe épuisé dans un champ. Surgit alors des broussailles une belle et mystérieuse tsigane, qui soigne Zobar avec de « la poussière de lune » avant de disparaître.
Zobar rentre au camp, retrouve les siens, mais il est hanté par le souvenir de la magicienne. Malgré l’amour tendre et profond qui le lie à Youlichka, une jeune Autrichienne aveugle, malgré son attachement à sa famille, à sa tribu, cette passion enfiévrée pour l’ensorcelante Rada guidera désormais ses pas et ses actes. Pour son malheur ?

Ce film flamboyant est une ode au peuple tsigane, à son irréductible fierté, à la singularité mystérieuse de sa passion pour la liberté, conquise au prix de sacrifices qui toujours ont une issue tragique. La passion des tsiganes est de celles qui ne s’achètent ni ne se soumettent. Elle est liée à la magie : envoûtante et maléfique, elle appartient à des forces secrètes, irréductibles à l’ordre humain.
En contrepoint, la dimension historique du récit souligne la persécution permanente que l’ordre social, économique et politique inflige au peuple nomade.
La musique enveloppe le film de sa beauté tragique : elle règne sur les scènes de fêtes, auxquelles les danses et les chants des femmes donnent leur pouvoir d’envoûtement, et sur les scènes de deuil où s’exprime la pathétique sagesse du peuple voué à la malédiction.

« … Quand Loteanu pose sa caméra dans le camp tsigane ou accompagne les roulottes dans les magnifiques paysages à la frontière ukraino-roumaine avec des accents de western tragique, la chaleur de son regard nous emporte encore ! Et l’enthousiasme de l’actrice Svetlana Toma, en Gitane qui ne se laisse pas séduire si facilement, finit de nous charmer.
On retient les scènes fortes comme la danse où la Rada s’effeuille lentement, étalant au fur et à mesure ses jupons colorés au sol, devant un Sobar médusé. Et celle où elle conduit à bride abattue une cariole dans les rues de Vilnius, entourée des jeunes filles de la tribu. « Nous vivrons avec panache ! » clame-t-elle dans une des chansons du film, et elle en donne la preuve éclatante »

(Anne Dessuant, Télérama)