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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
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La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...

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MA VIE MA GUEULE

Écrit et réalisé par Sophie FILLIÈRES, avec l’aide précieuse d’Agathe et Adam BONITZER - France 2024 1h39 - avec Agnès Jaoui, Philippe Katerine, Édouard Sulpice, Angelina Woreth, Valérie Donzelli, Emmanuel Salinger...

Du 18/09/24 au 15/10/24

MA VIE MA GUEULESophie Fillières, grande et singulière figure de la comédie dont Utopia a programmé tous les films (Aïe, Gentille, Un chat un chat, La Belle et la belle… entre autres), était déjà gravement malade quand elle commença le tournage de Ma vie ma gueule, au printemps 2023. Hospitalisée dès la fin des prises de vue, elle disparaît à 58 ans, après avoir demandé à ses enfants, Agathe et Adam Bonitzer, de superviser le travail du monteur François Quiqueré pour achever son ultime film. Comme un pied de nez à la faucheuse trop pressée, il y a dans cette œuvre posthume quelque chose de profondément émouvant, puisque le personnage interprété magistralement par Agnès Jaoui est l’alter-ego de la réalisatrice et que Ma vie ma gueule est sa réalisation la plus intime. Dans cet auto-portrait décalé, parfois très drôle et souvent bouleversant, on retrouve le style d’écriture très particulier de Sophie Fillières, ce goût pour le non-sens, ce mariage improbable entre burlesque et mélancolie et cette façon décalée d’être au monde, en s’obstinant à trouver des réponses loufoques et improbables à des questions existentielles tout ce qu’il y a de graves.

Elle ne s’appelle pas Sophie mais Barberie Bichette (tout le monde l’appelle malheureusement « Barbie »), elle a 52 ans et nous allons partager avec elle trois chapitres de sa vie, malicieusement intitulés par Sophie Fillières « Pif », « Paf » et « Youkou » : une comédie, une tragédie et une épiphanie. Barberie n’est pas très en forme et elle le voit bien, ça se lit sur sa tronche dont elle a de plus en plus de mal à supporter le reflet dans le miroir. Les années, elle les as bien senties passer et elle se vit comme étant définitivement « hors compétition ». Elle a deux grands enfants qui se sont un peu éloignés d’elle parce que les enfants, c’est bien connu, sont des ingrats, et elle gâche avec un certain ennui ses talents d’écriture dans une agence de publicité. Globalement on peut dire qu’elle a quelques difficultés à s’accommoder du monde tel qu’il va. Quand elle recroise le chemin de Bertrand, un amoureux de jeunesse (mais est-il réellement celui qu’il prétend être ?), elle croit voir la mort personnifiée et s’effondre sur un banc. Boum. Ni tout à fait elle-même, ni tout à fait une autre, flottant dans un entre-deux qui pourrait s’appeler dépression mélancolique, ou grosse fatigue, ou burnout personnel (quand c’est être soi qui vous épuise, terme encore non répertorié par la médecine moderne mais ça viendra), la voilà dans un hôpital psychiatrique, entourée de tout aussi paumés qu’elle, mais tout aussi humains. Quand on touche le fond et que le moment n’est pas encore venu de complètement sombrer, il s’agit alors de rebondir une dernière fois, un peu comme un ressort qui vit son chant du cygne dans une machinerie au bout du rouleau. On peut alors goûter à la grâce, à la vérité, à la délicatesse. Et entreprendre un voyage qui la conduira quelque part sur les traces de sa jeunesse, dans les Highlands écossais où enfin elle sera en paix avec elle-même et pourra dire : « me voilà ! ».

« Avec Ma vie ma gueule, j’aimerais faire apparaître une figure attachante, à laquelle on peut s’identifier dans nos aspirations et nos craintes, notre enjouement et notre courage à pouvoir vivre et notre malédiction à devoir un jour mourir, notre recto-verso. Et que l’on puisse se dire, un moment au moins, comme elle : J’existe. Me voilà. » Sophie Fillières