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LE CERCLE DE KANTOR

Adrianna et Iwo KSIAZEK - Pologne 2015 VOSTF 58mn

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)


Des vieillards, des fantômes peut-être, habitent la scène. Sur leur dos ou à leur hanche, une excroissance : l’enfant qu’ils furent, en pantin. Tous cordés derrière un grand pupitre, ils rejouent leur vie et l’histoire comme le feraient des gamins. C’est dérisoire, pathétique et bouleversant… ainsi débute La Classe Morte de Tadeusz Kantor, pièce de théâtre expérimentale, emblématique créé en 1975.

Mais Kantor (1915-1990) fut aussi le professeur officieux d’une autre classe, particulièrement vibrante celle-là, un vivier clandestin d’où sortirent après la Seconde Guerre mondiale des figures majeures de l’art polonais : peintres, cinéastes, acteurs, scénographes. C’est cette expérience que retracent les documentaristes Adrianna et Iwo Ksiazek dans Le cercle de Kantor.
« L’art qui vit le jour à cette époque vit le jour à cause du danger et contre le danger », y rappelle un professeur d’Histoire de l’art. En 1942, à Cracovie, en guise de représailles contre l’assassinat d’un officier SS par la résistance, une descente au Café des artistes plasticiens entraîne 198 arrestations, puis presque autant de déportations vers les camps et de balles dans la tête.
Diplômé, Kantor y revenait ponctuellement pour rencontrer les étudiants, ses cadets de quelques années. Se développe alors autour de lui un petit cercle de jeunes gens passionnés par les avant-gardes et l’art moderne — constructivisme soviétique, surréalisme, cubisme —, tous marques de déliquescence civilisationnelle selon le régime hitlérien.

De facture classique et usant d’une narration parcimonieuse, le film des Ksiazek table sur des archives essentiellement photographiques et, surtout, sur les témoignages des membres de la troupe et des spectateurs de l’époque. Les cinéastes ont également pris soin de tisser les liens nécessaires, par des archives vidéo, entre les expériences formatrices et éprouvantes des années 40 et les œuvres subséquentes du grand metteur en scène. Il ne lui fallut qu’un drap ou presque pour évoquer, dans Où sont les neiges d’antan ? (1979), le nettoyage abject du ghetto juif de Cracovie. À cause du danger, contre le danger, disait-on ; contre l’oubli, aussi.
Alexandre Cadieux - Le devoir